Fissures dans une maison : quand faut-il s’en inquiéter ?
- 15 novembre 2023
- 13 min de lecture
L’apparition d’une fissure dans une maison est un phénomène qui inquiète souvent les occupants, qu’ils soient locataires ou propriétaires. Ce type de manifestation n’est pas rare et peut toucher tous les types d’habitations : les neuves comme les plus anciennes, celles de plain-pied comme d’autres qui comportent un ou plusieurs étages.
Comme nous le verrons, toutes les fissures ne sont pas alarmantes et ne mettent pas en péril la maison. Il en existe de plusieurs sortes et la plupart, fort heureusement, n’ont aucun caractère de gravité. Il convient néanmoins de rester vigilant et d’être attentif à certains signes. Ainsi, le cas échéant, des travaux peuvent être nécessaires : mais à qui faut-il s’adresser ? Le budget est-il conséquent ? Est-il possible de faire jouer son assurance dans pareil cas ?
Pour ne pas être pris au dépourvu si une ou plusieurs fissures apparaissent dans votre maison, découvrez notre dossier :
- Les différentes typologies de fissures :
- Les microfissures
- Les fissures légères
- Les lézardes
- Les fissures inertes ou actives
- Pourquoi une fissure apparait sur votre mur ?
- Quand est-ce qu’une fissure doit vous alerter ?
- Quelles sont les différentes méthodes de réparation de fissures ?
- Focus sur les maisons anciennes et l’indemnisation
- Focus sur les maisons neuves
Les différents types de fissures dans une maison ou un appartement
Une fissure peut apparaître à divers endroits d’une maison : sur les murs, bien entendu, mais également sur le sol ou le plafond. Elle peut être constatée à l’intérieur ou à l’extérieur, et elle prend la forme d’une craquelure ou d’une fêlure.
Avant toute chose, il convient de préciser que les fissures ne sont pas rares, bien au contraire. Les maisons anciennes qui en sont dépourvues font exception à la règle. En effet, au fil des années, les sols sur lesquels sont construites les maisons bougent, ce qui touche logiquement les fondations du bâtiment. Pour ainsi dire, les fissures sont à terme inévitables.
Pour déterminer à quel type de fissure on a affaire, c’est sa largeur qui fait office de référence. Il faut donc mesurer l’amplitude qui existe entre ses deux lèvres, qui permet ensuite de la classer dans l’une ou l’autre des catégories suivantes (1)…
Les microfissures
Les microfissures ont une largeur inférieure à 0,2mm. Elles sont donc de taille très réduite, et à ce titre, l’immense majorité d’entre elles sont superficielles. De manière générale, elles apparaissent à proximité des joints de maçonnerie et résultent d’un enduit de qualité médiocre. Les fissures en question ne concernent que la couche supérieure de l’enduit. Dans ce cas, elles ne présentent donc aucun danger.
Mais des microfissures dans une maison peuvent également apparaître si les matériaux des murs ont bougé, même superficiellement. Une infiltration d’eau, cachée par l’enduit, est peut-être présente et il faut dans ce cas contrôler l’étanchéité du mur, car le problème, dans ce cas, ne peut que s’aggraver et créer des dommages plus importants.
Les fissures légères
On les appelle également les fissures fines, et elles ont une largeur comprise entre 0,2 et 2 millimètres. Leur origine peut être diverse, et à l’image des microfissures, elles peuvent concerner simplement l’enduit, ou encore les pierres, parpaings ou briques qui forment le mur.
Ce type de fissures peuvent avoir plusieurs formes :
- Verticales, le plus souvent dans les angles.
- Horizontales, sur les sols.
- En moustaches, lorsqu’elles épousent les contours des fenêtres ou des portes.
- En escalier, si la fissure suit l’angle d’une brique.
Dans la majeure partie des cas de figure, les fissures légères ne sont pas graves. Il faut néanmoins les surveiller, pour s’assurer que leur amplitude n’augmente pas ou qu’elles ne se multiplient pas.
Les fissures profondes ou lézardes
Nous sommes ici dans le cas le plus problématique. La fissure a une amplitude supérieure à 2mm, et elle est potentiellement dangereuse. Du point de vue de son apparence, elle est d’ordinaire en escalier ou traversante.
Si sa largeur excède deux centimètres, on parle alors de lézardes, et dans ce cas, il n’y a pas lieu de tergiverser : il faut rapidement faire appel à un professionnel pour bénéficier de son expertise.
En raison de leurs dimensions, ce type de fissure favorise l’apparition d’infiltration d’eau. Dans le pire des cas, cela peut entraîner l’effondrement de la maison.
Une autre distinction importante : la fissure inerte ou active
Quel que soit le type de fissure à laquelle vous êtes confronté, il est important de comprendre qu’elle peut être évolutive. Sans être alarmiste, même une minuscule fissure a priori inoffensive peut à terme devenir problématique.
Pour en avoir le cœur net, il faut donc contrôler l’amplitude des fissures à intervalles réguliers. Il peut ainsi exister :
- Une fissure inerte, qui reste stable au fil des années. Elle peut alors être facilement comblée avec du mastic.
- La fissure active, au contraire, s’élargit ou se multiplie. Il faut ici faire intervenir un professionnel avant qu’elle ne se transforme éventuellement en lézarde.
L'origine des fissures dans un bâtiment (2)
Les fissures légères ou profondes peuvent avoir été provoquées par différents événements. Voici les plus répandus :
- Un choc a eu lieu sur la maison et provoqué l’apparition de la fissure. Ce peut être un arbre qui heurte le bâtiment suite à une tempête, un accident de la route (une voiture qui entre en collision avec un mur par exemple), une catastrophe naturelle…
- Une infiltration d’eau suivie d’une période de grand froid aggrave une fissure : en effet, l’eau stagnante dans le mur gèle sous l’effet des basses températures, ce qui accroît son volume.
- Un mouvement important des sols, comme un tremblement de terre, un glissement ou un effondrement de terrain.
- Une longue période de sécheresse peut entraîner un mouvement du sol, qui débouche sur une ou plusieurs fissures.
- Enfin, un défaut dans la construction de la maison, que ce soit au niveau des fondations ou de la maçonnerie, peut aussi engendrer des fissures.
Avant de faire construire une maison, une analyse des sols est obligatoire. Il faut notamment se méfier des sols argileux, que ce soit pour un projet neuf ou l’achat d’une habitation ancienne. L’argile, en effet, gonfle sous l’effet de la pluie, puis se rétracte lors des épisodes de sécheresse associés à des chaleurs importantes. Tous ces changements de volumes font bouger le sol et affectent les bâtiments qui sont construits dessus.
Fissure dans une maison : quand faut-il s'inquiéter ?
Lorsque l’on constate une fissure dans sa maison, il faut savoir quelle attitude adopter. En l’occurrence, certains signent ne trompent pas et indiquent qu’il faut très rapidement faire appel à un expert.
Voici ce qui doit notamment vous alerter :
- La fissure voit son amplitude s’élargir et de nouvelles apparaissent fréquemment.
- Votre logement est victime de problèmes d’humidité dus à des infiltrations.
- Vous entendez de temps à autre des craquements.
- Vous constatez une détérioration de l’état général de la maison : le carrelage et/ou le crépi se fissurent, les dalles extérieures ne sont plus à niveau…
La réparation d'une fissure dans un mur
S’il ne s’agit pas d’une microfissure, la meilleure chose à faire est de contacter un professionnel. Une lézarde encore active peut mettre en péril la maison, et il n’y a donc pas de place au doute : les travaux doivent être accomplis dans les règles de l’art, par un expert certifié.
Avant de se lancer dans une réparation, il faut qu’une expertise soit accomplie pour établir un état des lieux et déterminer la gravité de la situation. Cette expertise a naturellement un coût, qui est en règle générale inférieur à 1000€.
Il s’agit là d’un ordre de grandeur, car certains paramètres vont avoir une influence sur la facture : la taille de la maison, l’amplitude des fissures ainsi que leur nombre, et bien entendu le bureau d’expertise que vous avez choisi, car tous ne pratiquent pas les mêmes tarifs (à ce titre, n’hésitez pas à demander plusieurs devis pour faire jouer la concurrence)…
Le coût des travaux (3)
Naturellement, le budget à prévoir pour venir à bout des fissures dépend de leurs tailles et de leur importance. Les légères vont nécessiter d’avoir recours à un enduit spécifique : il faut pour cela compter environ 17€ par m², sans compter le coût de la main d’œuvre, qui se situe entre 35 et 60€ de l’heure.
Les lézardes, bien entendu, nécessitent des méthodes plus lourdes et plus complexes. Une réparation par agrafes peut ainsi osciller entre 20 et 100€/m², en fonction de l’amplitude de la fissure. Le principe est ici de creuser la fissure à l’aide d’une tronçonneuse, puis de colmater la brèche avec du mortier.
Si le professionnel doit intervenir au niveau des fondations, il doit injecter une résine spéciale, ce qui constitue une intervention particulièrement onéreuse. Le prix se situe ainsi entre 1000 et 7000€/m².
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Fissures et indemnisation : le cas des maisons anciennes
Une personne qui vient d’acheter une maison et qui constate des fissures importantes non déclarées par l’ancien propriétaire peut se retourner contre lui. Une indemnisation est en effet prévue à cet effet, au titre des vices cachés. Cette procédure peut être faite jusqu’à deux ans après la date officielle d’achat.
Si la maison a été construite depuis plus de dix ans, il est impossible de faire un recours contre le constructeur. Ceci signifie donc que les frais de réparation sont à la charge du propriétaire. Néanmoins, une indemnisation peut être possible dans un cas bien précis :
L'assurance en cas de catastrophe naturelle
Une catastrophe naturelle peut prendre diverses formes. Cela peut être un glissement de terrain, une période exceptionnelle sans pluie ou encore une inondation. Ce genre d’événements peut entraîner l’apparition de fissures dans la maison. Dans ce cas, elles ont généralement la forme d’un escalier.
Dans ce cas, l’assurance habitation dispose d’une garantie catastrophe naturelle. Il faut cependant être réactif pour espérer être indemnisé, car la déclaration de sinistre, à destination de l’assureur, doit lui être adressée par courrier recommandé dans un délai de dix jours maximum après que l’arrêté de catastrophe naturelle a été publiée au Journal officiel.
Généralement, le délai moyen pour être indemnisé est d’un trimestre environ. Il existe naturellement une franchise, qui est à la charge de l’assuré : elle est d’au moins 1520€ pour les dégâts résultant d’un mouvement de terrain, et de 380€ pour les autres catastrophes naturelles.
La fissure dans une maison neuve
Dans le cas de la construction d’une maison neuve, les éventuelles fissures doivent être signalées à la réception du chantier. Mieux vaut être exhaustif en la matière et toutes les relever, indépendamment de leurs tailles ou de l’endroit où elles se situent (à l’intérieur comme à l’extérieur). Il faut ensuite contacter le constructeur par courrier recommandé, en détaillant au maximum, photos à l’appui, ce qui a été constaté.
Il existe trois types de garanties qui peuvent être appliquées dans un tel cas de figure :
- La garantie de parfait achèvement concerne tous les défauts et toutes les malfaçons, quelle que soit leur nature. Cette garantie ne peut être appliquée que dans un délai de un an qui suit la fin des travaux de construction.
- La garantie décennale, comme son nom l’indique, a une durée de validité de dix ans. Elle est souscrite par le maître d’œuvre du chantier et elle concerne la solidité de la maison dans son ensemble.
- La garantie dommages-ouvrage est également valable dix ans, mais elle est souscrite par le propriétaire. Par rapport à la décennale, cela lui permet d’être indemnisé dans un délai plus court.
Les fissures concernées par une indemnisation sont uniquement celles qui affectent la solidité du bâtiment. Les microfissures, qui portent uniquement atteinte à l’esthétique, ne sont pas prises en charge.
Questions fréquemment posées
Comment savoir si une fissure dans une maison est grave ou dangereuse ?
Pour déterminer à quel type de fissure on a affaire dans une maison, c’est sa largeur qui fait office de référence. il faut donc mesurer l’amplitude qui existe entre ses deux lèvres. Si cette amplitude est inférieure à 0,2mm, on parle de microfissures, qui n’ont aucun caractère de gravité.
Si l’écart est compris entre 0,2 et 2mm, ce sont des fissures légères. Elles sont a priori inoffensives, mais il faut néanmoins surveiller leur évolution. Enfin, les fissures profondes ont une amplitude supérieure à 2mm et doivent être montrées à un professionnel.
Est-il normal d'avoir des fissures dans une maison ?
Les fissures ne sont pas rares, bien au contraire. Les maisons anciennes qui en sont dépourvues font exception à la règle. En effet, au fil des années, les sols sur lesquels sont construites les maisons bougent, ce qui touche logiquement les fondations du bâtiment. Pour ainsi dire, les fissures sont à terme inévitables.
Comment déclarer des fissures à l'assurance ?
Lorsqu’une fissure résulte d’une catastrophe naturelle, il est possible d’être indemnisé par son assurance. Il faut cependant être réactif, car la déclaration de sinistre, à destination de l’assureur, doit lui être adressée par courrier recommandé dans un délai de dix jours maximum après que l’arrêté de catastrophe naturelle a été publiée au Journal officiel. Généralement, le délai moyen pour être indemnisé est de trois mois environ.
Comment reboucher une fissure dans la façade d'une maison ?
Seules les microfissures, dont l’amplitude n’excède pas 0,2 millimètres, peuvent être rebouchées par un particulier. Dans le cas contraire, la meilleure chose à faire est de contacter un professionnel. Une lézarde (fissure supérieure à 2 centimètres) encore active peut mettre en péril la maison, et il n’y a donc pas lieu de tergiverser : les travaux doivent être accomplis dans les règles de l’art, par un expert certifié.
(1) https://jardinage.lemonde.fr/dossier-2690-fissures-mur.html
(2) https://fr.luko.eu/conseils/guide/que-faire-en-cas-de-fissure-de-maison/