Monoxyde de carbone dans un logement : dangers et prévention
- 28 septembre 2023
- 10 min de lecture
Chaque année, le monoxyde de carbone est directement responsable en France d’une centaine de décès. C’est son caractère indétectable qui le rend particulièrement dangereux : il est en effet inodore, invisible et il ne déclenche pas d’irritation chez ceux qui le respirent. C’est en période hivernale que les risques augmentent, car sa présence est directement liée à l’utilisation de certains appareils de chauffage.
Pour minimiser les risques, il est particulièrement important de savoir répondre à chacune des questions suivantes : Quels sont les gestes de prévention pour éviter d’inhaler du monoxyde de carbone ? Quels sont les symptômes qui doivent vous alerter si pareil phénomène se produit ? Quels sont alors les gestes appropriés ? Existe-t-il des détecteurs qui permettent de déceler leur présence ? Tout ce qu’il faut savoir sur ce sujet est précisément décrit ci-dessous.
Qu'est-ce que le monoxyde de carbone (CO) ?
Sans entrer dans des considérations trop techniques, voici les caractéristiques essentielles du monoxyde de carbone. Sa molécule se compose de deux atomes : l’un d’oxygène, l’autre de carbone. Ceci explique que sa formule chimique soit CO.
Dans des conditions de pression et de température habituelles, il est à l’état gazeux. Il se mélange facilement avec l’air car tous deux ont une densité assez similaire. Ses propriétés le rendent, nous l’avons dit, indétectable pour les mammifères, qui ne peuvent ni le voir ne le sentir.
Sa présence provient d’une combustion incomplète, quel que soit le combustible utilisé, qu’il s’agisse du charbon, du bois, du fuel, du pétrole, du butane, du propane… Elle est favorisée par une mauvaise ventilation, qui complique son évacuation, et un renouvellement en air frais insuffisant.
Les appareils sources de monoxyde de carbone
Tous les appareils à combustion sont susceptibles d’être une source de CO. La quantité produite dépend de la nature du combustible, et naturellement de la qualité du processus.
Sont concernés :
- Les chauffe-eaux.
- Les chaudières à charbon, à bois, à fioul ou à gaz.
- Les chauffages dits d’appoint.
- Les poêles et inserts de cheminée.
- Les cuisinières à gaz, bois ou charbon.
- Les moteurs des voitures qui tournent dans un espace clos et non ventilé (garage).
- Les groupes électrogènes.
- Certains éléments habituellement dévolus à un usage extérieur comme le brasero.
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Les causes principales d'une intoxication au monoxyde de carbone
La quasi-totalité des incidents engendrés par le monoxyde de carbone sont aisément identifiables. Voici les causes les plus répandues :
- Une absence de ventilation dans un espace où est installé l’appareil ne permet pas de renouveler l’air. Attention aux sorties d’air bouchées et aux pièces calfeutrées.
- Une évacuation défaillante des produits de combustion. Un conduit de fumée bouché ou à la dimension inadéquate peut être en cause. Rappelons que le ramonage des cheminées constitue une obligation légale. Ne peut pas le faire expose le contrevenant à une amende de troisième classe, pouvant atteindre 450€.
- Un mauvais entretien de certains appareils, notamment ceux de chauffage et de production d’eau chaude. Ceci explique que l’entretien d’une chaudière soit légalement obligatoire une fois par an. Les poêles, inserts et les petits appareils qui constituent une source de chaleur supplémentaire sont également concernés.
- Des appareils de production ou de chauffage trop vieux et qui ne fonctionnent plus correctement.
- Une mauvaise utilisation des appareils à combustion. À titre d’exemple, un appareil de chauffage d’appoint, comme son nom l’indique, n’est pas fait pour chauffer continuellement une pièce. Dans le même ordre d’idée, un groupe électrogène ne doit pas fonctionner dans un espace clos.
- Faire fonctionner ensemble deux éléments incompatibles, comme par exemple une hotte avec une chaudière à gaz.
Une bonne prévention pour éviter d'être intoxiqué au monoxyde de carbone
Il existe une série de règles très faciles à mettre en place pour éviter une concentration trop massive de monoxyde de carbone dans un logement. Tous les ans, ce sont environ 1300 intoxications qui sont recensées en France, qui impliquent 3000 personnes. Pour une centaine d’entre elles, l’issue est malheureusement fatale (1).
Voici ce qui doit être respecté pour que pareil événement ne survienne pas :
- Tous les jours de l’année, et peu importe la température extérieure, un logement doit être aéré. Une dizaine de minutes constitue le minimum en la matière.
- Un professionnel qualifié doit contrôler chaque année le bon état de fonctionnement des installations, quel que soit le combustible utilisé.
- Les grilles d’aération, dont le rôle est de permettre à l’air de circuler, ne doivent jamais être obstruées. Prenez garde à ne jamais placer d’objets devant.
- Les appareils à combustion disposent de consignes d’utilisation très strictes. il est capital de les respecter. Ainsi, des poêles à pétrole ou des panneaux radiants à gaz ne sont pas destinés à un usage prolongé. Un barbecue, une cuisinière ou un brasero ne sont pas faits pour se substituer à un mode de chauffage.
- L’utilisation de groupes électrogènes est proscrite dans les espaces fermés.
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Je fais une estimationLes risques et symptômes d'une intoxication au monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone étant indétectable, que ce soit visuellement ou olfactivement, seuls certains symptômes permettent de suspecter sa présence. Certains de ces symptômes ne sont pas propres à la présence du CO dans un logement : il faut donc rester vigilant, d’autant plus si plusieurs membres du foyer paraissent souffrir des mêmes maux.
On distingue deux types d’intoxication : la première est dite chronique, et c’est précisément dans ce cas qu’une méprise peut apparaître avec d’autres pathologies. Dans ce cas, l’intoxication est lente et progressive, et les symptômes ne sont pas particulièrement évocateurs : fatigue, maux de tête, nausée, légère confusion intellectuelle…
En revanche, l’intoxication aigüe ne laisse guère de place au doute. Dans ce cas, la personne qui en est victime déplore des vertiges importants, un début de paralysie musculaire, des troubles du comportement. Si rien n’est fait, une perte de connaissance survient, voire un coma et le décès. Deux à trois heures seulement peuvent séparer le début d’une intoxication de la mort de l’individu (2).
Que faire en cas de suspicion d'intoxication à ce gaz toxique ?
Plusieurs bonnes pratiques sont à adopter si vous pensez être victime d’un début d’intoxication au monoxyde de carbone. La première chose à faire est d’aérer le logement de manière conséquente : ouvrez toutes les portes et les fenêtres pour renouveler l’air.
Puis, si cela est possible, éteignez l’ensemble des appareils à combustion avant de quitter l’habitation.
Contactez sans plus tarder les secours, via le numéro d’urgence européen (112), celui des pompiers (18) ou du SAMU (15).
Restez à l’extérieur tant que vous n’avez pas reçu le feu vert d’un professionnel, qui garantit que le logement ne présente plus de danger.
Le rôle des détecteurs de monoxyde de carbone pour la maison
L’une des meilleures façons de protéger son logement est de l’équiper d’un détecteur de monoxyde de carbone. Cet appareil analyse la présence de ce gaz dans l’air et repose sur un principe électrochimique : une solution est en effet présente à l’intérieur et elle réagit si elle se trouve au contact du monoxyde de carbone.
Lorsqu’un certain seuil est dépassé, une alarme se déclenche. Il faut naturellement que celle-ci soit assez puissante pour alerter les membres du foyer durant la nuit.
Afin de ne pas transiger avec la sécurité, il est très fortement recommandé de se tourner vers un détecteur qui possède la mention CE, tout en respectant la norme EN 5029. La présence de ces deux mentions garantit en effet le bon fonctionnement de l’appareil. Cela prouve notamment que de nombreux tests ont été effectués avant la commercialisation et qu’il dispose d’une bonne durée de vie.
Naturellement, il est préférable de placer les détecteurs dans les pièces sensibles, susceptibles d’accueillir des éléments qui produisent du monoxyde de carbone : cuisine, salon, chaufferie, buanderie, chambre… L’appareil doit être placé à une distance comprise entre 1 et 3 mètres des différents appareils.
L’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone n’est aujourd’hui pas obligatoire. Elle est malgré tout très fortement recommandée.
Questions fréquemment posées
Comment savoir si on a respiré du monoxyde de carbone ? Quels sont ses effets ?
Le monoxyde de carbone étant indétectable, que ce soit visuellement ou olfactivement, seuls certains symptômes permettent de suspecter sa présence. En cas d’intoxication légère, certains ne sont pas particulièrement évocateurs : fatigue, maux de tête, nausée, confusion intellectuelle modérée…
En revanche, l’intoxication aigüe ne laisse guère de place au doute. Dans ce cas, la personne qui en est victime déplore des vertiges importants, un début de paralysie musculaire, des troubles du comportement…
Qu'est-ce qui dégage du monoxyde de carbone ?
Tous les appareils à combustion sont susceptibles d’être une source de monoxyde de carbone. La quantité produite dépend de la nature du combustible et de la qualité de la combustion. Sont donc concernés les chauffe-eaux, les chaudières à charbon, à bois, à fioul ou à gaz, les chauffages dits d’appoint, les poêles et inserts de cheminée, les cuisinières à gaz, bois ou charbon ou encore les groupes électrogènes.
Quel est le danger du monoxyde de carbone ?
Tous les ans, environ 1300 intoxications au monoxyde de carbone sont recensées en France, qui impliquent 3000 personnes. Pour une centaine d’entre elles, l’issue est malheureusement fatale.
En cas de présence très importante de ce gaz, deux à trois heures seulement peuvent séparer le début d’une intoxication du décès de l’individu.
Où placer un détecteur de monoxyde de carbone ?
Il est conseillé d’installer les détecteurs dans les pièces sensibles, susceptibles d’accueillir des éléments qui produisent du monoxyde de carbone : cuisine, salon, chaufferie, buanderie, chambre… L’appareil doit être placé à une distance comprise entre 1 et 3 mètres des différents appareils.
Comment éviter une intoxication au monoxyde de carbone ?
Il existe une série de règles très faciles à mettre en place pour éviter une intoxication au monoxyde de carbone. Tous les jours, le logement doit être aéré au moins une dizaine de minutes. Un professionnel qualifié doit contrôler chaque année le bon état de fonctionnement des installations, quel que soit le combustible utilisé.
Les grilles d’aération, dont le rôle est de permettre à l’air de circuler, ne doivent jamais être obstruées. Enfin, Les appareils à combustion disposent de consignes d’utilisation très strictes. Il est capital de les respecter.
Sources
(1) https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/les-intoxications-au-monoxyde-de-carbone-peuvent-concerner-chacun-de-nous.-adoptez-les-bons-gestes-pour-reduire-les-risques
(2) https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/8138