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Autoconsommation 9 min de lecture

Photovoltaïque : autoconsommation sans revente

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Dans un contexte de hausse du prix de l’électricité et de baisse des coûts de production des installations photovoltaïques, l’autoconsommation sans revente se présente comme une solution séduisante. Il s’agit alors de produire et de consommer sa propre électricité au sein de son logement. 

Selon l’Ademe, “une installation de 25 m² de panneaux photovoltaïques peut produire en un an l’équivalent de la consommation électrique (hors chauffage, cuisine et eau chaude) d’une famille de 4 personnes, soit environ 2 500 kWh”(1). Cette démarche prend tout son sens lorsqu’elle s’inscrit dans une logique de maîtrise des consommations d’électricité.

Pourquoi produire et consommer son électricité ?

Les avantages de produire son électricité

Produire et consommer sa propre électricité présente plusieurs avantages pour le particulier :

  • Réduire sa facture d’électricité sur sa part variable au prorata du taux d’autoproduction
  • Maîtriser sa consommation électrique en ayant conscience et connaissance des chiffres d’autoproduction
  • Sécuriser une partie de sa facture : le prix de revient de l’électricité n’est plus soumis aux variations du tarif du fournisseur

À savoir : le tarif d’achat en vigueur au moment de la signature du contrat restera valable pendant toute la durée du contrat (20 ans).(2)

L'autoconsommation d'électricité sans injection : comment ça fonctionne ?

“Une opération d’autoconsommation individuelle est le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son installation. La part de l’électricité produite qui est consommée l’est soit instantanément, soit après une période de stockage.” –

 

Article L315-1 – Code de l’énergie(3)

L’autoconsommation d’électricité est adossée à l’auto-production. Par conséquent, pour consommer sa propre énergie, il faut préalablement la produire. Pour ce faire, l’installation de panneaux solaires est indispensable. L’auto-consommation sans revente signifie que toute l’énergie produite est consommée localement. Il ne peut pas y avoir de revente du surplus de production au réseau de distribution d’électricité.

Il existe deux types d’autoconsommation sans injection

  • L’autoconsommation individuelle : toute la production est consommée par le logement équipé d’une installation solaire. L’installation photovoltaïque est donc directement raccordée à l’installation électrique.
  • L’autoconsommation collective : la production est répartie entre plusieurs consommateurs proches géographiquement les uns des autres. L’installation photovoltaïque est alors divisée en sous-système qui conduit au point de livraison de chaque logement. 

Autoconsommation totale ou autoconsommation partielle ?

Suivant la taille de votre logement et vos besoins en énergie, les panneaux solaires installés peuvent fournir la totalité de l’électricité nécessaire au fonctionnement du logement. On dit alors que l’autoconsommation est totale. Il n’y a ni surproduction, ni déficit de production. Dans le cas contraire, on parle alors d’autoconsommation partielle.

Voici deux exemples :

  • Un consommateur a installé des panneaux photovoltaïques permettant de produire son électricité à hauteur de sa consommation. Son taux de consommation est alors de 100 %. On parle d’autoconsommation totale.
  • Un consommateur fait poser des panneaux solaires pour une autoconsommation sans revente. Son installation est de taille réduite ce qui engendre une faible production électrique comparée à son taux de consommation. Il ne couvre donc pas la totalité de ses besoins en électricité. Dans ce cas, le réseau de distribution traditionnel vient compléter le système de production local. Il s’agit d’une installation permettant une autoconsommation partielle.

Cadre réglementaire de l'autoconsommation

L’autoconsommation avec ou sans revente est encadrée légalement par l’ordonnance n°2016-1019 du 27 juillet 2016 relative à l’autoconsommation d’électricité. Ce texte a pour objectif de faciliter le développement de l’autoconsommation tout en posant un cadre réglementaire, notamment : 

  • une obligation pour les gestionnaires de réseau de faciliter les opérations d’autoconsommation (individuelles et collective) 
  • l’établissement par la Commission de régulation de l’énergie d’une tarification d’usage du réseau adaptée aux installations en autoconsommation

Quelle installation photovoltaïque pour l'autoconsommation ?

Pour que l’installation soit efficace, le logement doit bénéficier d’un ensoleillement suffisant pour permettre la production électrique locale. Pour pouvoir initier une démarche d’autoconsommation sans revente, il faut d’abord effectuer un diagnostic et aborder les relevés suivants :

  • Le potentiel solaire d’un toit. Il varie en fonction de l’orientation et de l’inclinaison du toit.
  • Les contraintes du site. Il s’agit de connaître les éventuels obstacles à la captation de la lumière, la durée d’ensoleillement, etc.
  • Le taux de consommation. Il se définit notamment à partir de la taille du logement, des appareils électriques installés, du nombre de personnes dans le foyer.

Pour produire son électricité, il faut obligatoirement procéder à l’installation des éléments suivants : 

  • Des panneaux solaires. Fixés sur la toiture, ils transforment l’énergie solaire en électricité.
  • Un ou plusieurs ondulateurs photovoltaïques. Ce sont des petits boîtiers fixés sur un mur au plus près des panneaux photovoltaïques. Ils convertissent le courant continu obtenu en courant alternatif identique à celui du réseau public d’électricité et utilisable chez soi.
  • Une batterie. Dans le cas où l’énergie produite doit être stockée.
  • Un dispositif de bridage afin que la production électrique ne dépasse jamais vos besoins pour éviter le surplus. 

Compatibilité Linky et autoconsommation solaire sans revente

Le compteur Linky est directement raccordé à l’installation photovoltaïque. Il mesure l’énergie consommée au sein du foyer, mais aussi le surplus injecté par le système de production. Le producteur-consommateur peut alors suivre sa production et sa consommation depuis son compteur.

Kit solaire d'autoconsommation sans revente

Face à l’engouement pour les panneaux solaires, des kits solaires en autoconsommation sont disponibles sur le marché. Véritables alternatives aux panneaux photovoltaïques, ils permettent d’installer un système d’autoconsommation sans faire appel à un professionnel RGE et à moindre coût.

Attention, cependant, les kits solaires d’autoconsommation ne permettent pas de bénéficier de la prime à l’autoconsommation. De plus, les kits d’autoconsommation s’inscrivent dans une démarche d’autoconsommation totale : le surplus d’électricité produit sera réinjecté dans le réseau de distribution gratuitement. 

Auto-consommation photovoltaïque sans revente : quelles démarches administratives ?

Décider de passer à l’auto-consommation sans revente ne s’improvise pas. Il est conseillé de se faire accompagner par un chargé d’étude, un architecte, un maître d’œuvre ou votre fournisseur d’électricité afin qu’il effectue l’ensemble des démarches en votre nom. Cette disposition est prévue par l’article L315-1 du Code de l’énergie.(3)

La déclaration de son autoconsommation sans revente étape par étape

Pour faire de l’autoconsommation sans revente, il est impératif d’effectuer certaines démarches administratives : 

  • Demander l’autorisation d’installer un système photovoltaïque (autorisation d’urbanisme)
  • Faire une demande de raccordement d’un système photovoltaïque au réseau de distribution (déclaration ou demande de raccordement au réseau)(5). 

Les autorisations préalables à l'installation

Avant même d’installer les panneaux solaires sur son toit, il faut réaliser une déclaration préalable de travaux auprès de votre mairie. Dans le cas d’installation de panneaux photovoltaïques sur une maison en cours de construction, l’autorisation doit figurer sur le permis de construire.

  • Si vous vous faites accompagner par un mandataire, c’est ce dernier qui est en charge d’effectuer les démarches administratives nécessaires à l’obtention de l’autorisation.
  • Si vous envisagez d’installer un kit solaire d’autoconsommation, cette démarche n’est pas nécessaire.

La convention d'auto-consommation sans injection (CACSI)

Pour mettre en service l’installation photovoltaïque d’auto-consommation, il est obligatoire de signer la convention d’autoconsommation sans injection (CACSI)(4) puis de l’envoyer au gestionnaire du réseau public de votre commune. Il s’agit généralement d’Enedis. 

La prime à l'autoconsommation photovoltaïque

Dans le cadre d’une installation photovoltaïque réalisée par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), vous pouvez bénéficier d’une prime à l’investissement. Cette dernière est dégressive et variable en fonction de la puissance de l’installation.

Questions fréquemment posées

Quelle puissance maximum en autoconsommation ?

Une installation photovoltaïque ne produit pas au-delà de la puissance cumulée de ses ondulateurs. La puissance de raccordement doit donc être égale à la puissance maximum de l’ondulateur.

Dans le cas d’une autoconsommation sans revente, il est intéressant de brider son ondulateur pour demander une puissance de raccordement plus faible que celle de l’ondulateur pour éviter le surplus d’électricité.

Quel taux en autoconsommation ?

Le taux d’autoconsommation est le rapport entre l’électricité produite par les panneaux solaires immédiatement consommée et le total de la production d’électricité autoproduite d’une installation photovoltaïque. Concrètement, il se mesure à partir de deux informations : 

  • la courbe de puissance (ou de production) de l’installation photovoltaïque
  • la courbe de charge de consommation annuelle du bâtiment sur lequel est raccordée l’installation.

Comment optimiser l'autoconsommation électrique ?

Pour tirer le meilleur parti de sa production électrique, il convient de suivre quelques règles de base : 

  • Adapter ses habitudes de consommation pour que l’énergie produite soit directement consommée. Cela implique d’utiliser les appareils électriques (machine à laver, lave-vaisselle, box internet, etc.) dans la journée et d’éviter de les mettre en marche le soir.
  • Installer un gestionnaire d’énergie. Ce petit boîtier intelligent est connecté aux panneaux solaires et aux appareils électriques. Il récolte de nombreuses données pour optimiser son auto-consommation notamment la production d’énergie et  la consommation des différents appareils. Il est alors possible de suivre sa consommation en temps réel et de la réguler.
  • Opter pour une installation solaire bien dimensionnée permet de répondre aux besoins réels du foyer et d’éviter les pertes ou les manques d’énergie.

Sources : 

 

(1)https://agirpourlatransition.ademe.fr/

(2)https://www.economie.gouv.fr/

(3)https://www.legifrance.gouv.fr/

(4) (5) https://www.service-public.fr/

 

2 Commentaires

  • j’ai pu constater que vos articles sont très bien, mais enfin lorsque que l’on est un ancien électricien habilité en HT ce n’est pas très compliqué d’installer des panneaux photovoltaïques pour une puissance de 3 kwc. Pour revendre notre production il faut passer par un artisan RGE qui demande plus de 5 000€ par installation.
    Beaucoup de personnes sont dans mon cas et ne fond pas le pas.
    Quand pensez-vous inadmissible.
    BIEN à VOUS J.P

    • Bonjour M. Parizot,

      Merci pour votre commentaire sur nos articles.

      Benoît pour Mieux Consommer

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