Comment isoler phoniquement un mur ?
- Article mis à jour le 31 janvier 2024
- 11 min de lecture
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L’isolation phonique d’un mur constitue l’une des solutions pour se protéger de certaines nuisances sonores. Ces dernières constituent un phénomène particulièrement répandu, puisque 40% des Français s’estiment victimes de ces désagréments au sein de leur logement. Ces manifestations peuvent prendre plusieurs formes et dépendent de votre propre sensibilité au bruit.
Si pour vous, la voix de vos voisins, le bruit de leurs pas, le volume de leur télévision ou le bruit de leurs appareils électroménagers devient source de stress, il convient de réagir. Une première étape avant d’envisager une rénovation plus lourde consiste en l’isolation phonique des murs.
Cette isolation phonique, pour être pleinement optimale, doit respecter certains prérequis, que nous expliquons dans cet article. Nous le verrons, tous les isolants ne possèdent pas la même efficacité, et tous ne sont pas forcément respectueux de l’environnement. Heureusement, certains matériaux possèdent le double avantage d’être à la fois performants et écologiques.
Définition de l'isolation phonique
On désigne par isolation phonique (ou isolation acoustique) l’ensemble des procédés mis en place dans le but de supprimer ou d’atténuer la propagation des bruits. A ce titre, il est intéressant de connaître la subtile nuance entre son et bruit.
Le son correspond à des vibrations de l’air, qui se propagent via des ondes acoustiques. Il se mesure en décibels (pour son amplitude) et en hertz (pour sa fréquence). Le bruit, quant à lui, est un son qui peut être indésirable en fonction de son intensité, mesurée en décibels.
Une notion importante : la loi de masse
La loi de masse repose sur le principe suivant : plus un matériau est lourd, plus il est capable de limiter la propagation des ondes sonores. A titre d’exemple, à épaisseur égale, un mur de béton est plus efficace vis-à-vis des bruits aériens qu’un mur de briques creuses.
D’un point de vue pratique, tous les logements ne peuvent pas supporter des charges trop lourdes. La solution consiste alors à interposer entre deux masses un élément “ressort”, qui possède une densité moindre : ce peut être tout simplement de l’air ou un isolant souple.
Ce principe, qui est appelé loi “masse-ressort-masse“, repose sur le fait que le son s’atténue quand il est confronté à un changement de densité. Il est ainsi possible de gagner de 6 à 8 dB en utilisant ce système.
Comment mettre en place l'isolation phonique d'un mur ?
Si les nuisances sonores dans votre logement impactent clairement à votre qualité de vie, il est nécessaire d’agir.
Ne perdez pas de vue toutefois que l’isolation acoustique d’un mur n’est qu’une partie de l’isolation phonique globale d’un logement. Elle est certes indispensable, mais elle doit être accompagnée d’autres mesures pour être pleinement efficiente :
L’aide d’un professionnel s’avère généralement indispensable pour déterminer quels types de bruits génèrent votre inconfort. Ainsi, les techniques pour se prémunir de ces nuisances varient en fonction de leur nature. Ils sont ainsi classés en diverses catégories.
- Les bruits aériens
Ils peuvent se propager dans la pièce dont provient le bruit, naturellement, mais également dans les pièces situées à proximité. Concrètement, il s’agit des voix humaines, des cris d’animaux, des sonneries de téléphone ou encore les sons émis par une chaîne Hi-Fi ou un poste de télévision.
- Les bruits solidiens
On désigne ainsi les bruits qui sont directement transmis aux différents éléments de construction. Ceci concerne les murs, bien entendu, mais également les plafonds ou les sols.
Typiquement, dans le cas d’immeubles d’habitation, ce sont les bruits de pas des voisins, mais également les chocs en tous genres, comme par exemple le fait de laisser tomber quelque chose sur le sol.
- Les bruits d’équipement
Ils se transmettent par l’air, que ce soit de façon directe ou indirecte. Ces bruits font vibrer les parois et sont liés aux équipements du bâtiment : le chauffage, l’air conditionné, la robinetterie, l’ascenseur…
Une fois le type de bruit identifié, il est alors possible d’envisager la solution appropriée. On recense deux types principaux de doublages…
Le doublage à l'aide d'une ossature
Dans ce cas de figure, il s’agit de poser une ossature, le plus souvent métallique, sur un mur existant. On y place ensuite l’isolant de son choix, par exemple parmi ceux présentés ci-avant, en prenant garde à ne pas trop le compresser pour qu’il conserve toutes ses propriétés. Enfin, le tout est recouvert d’une plaque de plâtre.
Le doublage prêt à coller
Plus simple à mettre en place, cette méthode consiste à coller directement sur le mur existant un panneau, composé d’un isolant et d’une plaque de plâtre. Il faut absolument que le mur en question soit plan et propre pour une efficacité garantie.
Dans le cas d’un mur mitoyen, consultez notre guide sur l’isolation phonique d’un mur mitoyen.
Les différents matériaux de structure
Il est toujours délicat de comparer entre eux différents matériaux, car il faut toujours tenir compte du contexte dans lequel ils sont utilisés et la façon dont ils sont mis en oeuvre. Voici néanmoins les plus répandus :
La brique est certainement l’un des plus connus. Elle peut être utilisée seule, dans un monomur, ou encore selon le principe du “masse-ressort-masse” évoqué plus haut : dans ce cas, un isolant est placé entre les deux parois.
La brique chaux-chanvre peut être utilisée pour séparer des espaces au sein d’une habitation ou pour les murs de la maison. Ses propriétés en tant qu’isolant phonique sont excellentes, légèrement supérieures à celles de la brique traditionnelle.
Le béton cellulaire est également multi-tâches et sert aussi bien pour les murs que pour les cloisons. Il est plus coûteux que le parpaing, mais également plus facile à utiliser lors des travaux, car plus maniable.
Le parpaing peut être creux ou plein, mais c’est ce dernier qui possède les propriétés d’isolation les plus intéressantes, car il est à la fois plus lourd et plus dense. Il peut ainsi résister à des charges très importantes et offre de surcroît une très bonne résistance au feu.
- Les plaques de plâtre concernent la mise en place de cloisons ou le doublage d’un mur existant. Leurs capacités d’isolant phonique sont inférieures aux matériaux cités ci-avant, et elles doivent donc être utilisée en insérant un isolant.
Les meilleurs isolants phoniques
Comme nous l’avons dit, nous ne sommes pas tous égaux en matière de bruit : certaines personnes y sont plus sensibles que d’autres. Il est possible d’identifier certains paliers :
- 0 db(A) : il s’agit du seuil le plus faible qu’une oreille humaine puisse entendre ;
- 50 db(A) : ce niveau correspond à celui d’une conversation normale ;
- 80 db(A) : à partir de ce niveau et si l’exposition est prolongée (à partir de huit heures par jour), on peut parler de nocivité ;
- 120 db(A) : les bruits qui atteignent ou dépassent ce seuil engendrent des douleurs chez celui qui y est soumis.
Pour se protéger des bruits qui nuisent à notre confort, il faut se tourner vers les isolants phoniques idoines. Nombreuses sont les personnes qui tentent de faire d’une pierre deux coups : en voulant améliorer le confort thermique de leur logement, elles espèrent également se prémunir des nuisances sonores. L’intention est compréhensible, mais risquée à mettre en place : les procédés ne sont pas les mêmes, et bon nombre de matériaux excellent dans un domaine, mais pas dans l’autre – découvrez d’ailleurs notre focus sur la laine de verre.
Fort heureusement, il existe des isolants performants dans les deux cas de figure, et nous nous intéressons ici à ceux qui possèdent en plus de réelles vertus écologiques.
La ouate de cellulose
Elle est issue des chutes de papeteries, des résidus de scierie ou du recyclage de journaux qui n’ont pas été vendus. La ouate, après avoir été broyée et défibrée, est traitée avec du sel de bore : ainsi, elle n’est pas soumise aux moisissures et n’est pas favorable à la nidification des rongeurs.
Résistante au feu, elle a également pour avantage d’être peu coûteuse et surtout très performante en matière d’isolation phonique des murs. Pour conserver toute son efficacité, la ouate de cellulose ne doit pas être installée de façon trop dense. Il est ainsi recommandé de faire appel à un professionnel pour profiter au maximum de ses capacités.
Le liège
Il est particulièrement efficace pour stopper les bruits aériens, et il a pour avantage de ne pas s’altérer au fil des années. Une épaisseur d’à peine trois centimètres suffit pour obtenir une bonne isolation phonique. Au-delà des murs, il peut être utilisé pour les plafonds entre deux étages.
La paille
Si nous avons davantage l’habitude de la trouver dans une ferme plutôt que dans nos habitations, la paille constitue pourtant un isolant phonique efficace. Son prix est très accessible et il s’agit d’un matériau très écologique, puisque pour la produire, le bilan en énergie grise est extrêmement bas.
La fibre de bois
La fibre de bois est obtenue à partir du bois de trituration, selon le processus suivant : écorçage, broyage et collage des fibres de bois. Ses propriétés en termes d’isolation phonique des murs sont intéressantes, en gardant à l’esprit qu’un isolant épais et dense conçu avec ce matériau est plus efficace qu’un autre à la densité inférieure et plus fin.
Questions fréquemment posées
Quel est le meilleur isolant phonique pour un mur ?
La ouate de cellulose a pour avantage d’être peu coûteuse et surtout très performante en matière d’isolation phonique des murs. Elle est issue des chutes de papeteries, des résidus de scierie ou du recyclage de journaux qui n’ont pas été vendus. La ouate, après avoir été broyée et défibrée, est traitée avec du sel de bore : ainsi, elle n’est pas soumise aux moisissures et n’est pas favorable à la nidification des rongeurs. Elle est également résistante au feu.
Quel est le matériau le plus isolant phonique ?
Plusieurs matériaux possèdent de grandes vertus en termes d’isolation phonique. La ouate de cellulose, le liège, la fibre de bois ou la paille en font partie et sont également performants en ce qui concerne l’isolation thermique. Ce sont de surcroît des matériaux écologiques qui nécessitent peu d’énergie grise pour être produits.
Comment isoler un mur intérieur contre le bruit ?
La première méthode consiste à poser une ossature, le plus souvent métallique, sur un mur existant. On y place ensuite l’isolant de son choix, et le tout est recouvert d’une plaque de plâtre. Il est également possible de coller directement sur le mur existant un panneau, composé d’un isolant et d’une plaque de plâtre. Dans ce cas, il faut absolument que le mur en question soit plan et propre pour une efficacité garantie.
Quelle épaisseur pour isoler un mur phoniquement ?
L’isolation phonique par ossature demande une épaisseur minimale de 7 centimètres. Pour le collage, il faut compter environ dix centimètres, dont huit d’isolant. Isoler phoniquement un mur a donc des conséquences sur la surface habitable de la pièce concernée.
Comment isoler une chambre du bruit ?
L’isolation phonique des murs permet d’obtenir des résultats très satisfaisants dans une chambre. Il est notamment possible de poser une contre-cloison sur une ossature métallique (dans les cas les plus extrêmes, une double ossature décalée est envisageable). En choisissant un bon isolant et en prenant garde à adopter une bonne épaisseur, vous êtes à l’abri des principales nuisances sonores.
(1) https://www.quelleenergie.fr/
(2) https://www.qualitel.org
(3) https://heero.fr
(4) https://www.isolation-info.fr
(5) https://conseils-thermiques.org
(6) https://www.leroymerlin.fr/magazine/
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